PATLAC
Sculpteur

PatLac est un sculpteur français, né en 1958, amoureux à la fois de la vie et du suranné. De cet antagonisme naissent sous ses doigts des personnages vivants, aux patines vieillies par la rouille, proches de la ferraille ou déjà du bronze.

Autodidacte, observateur, libre, il mène une carrière de bureaucrate dont il finira par livrer, avec une certaine autodérision, toute une série de personnages, entre caricature et poésie. On les imagine sorti d’un film de Jacques Tati ou d’une bande dessinée. Un parapluie, un cartable, un livre, une valise… On a envie de raconter une histoire. Son univers nous fait sourire. Un univers évocateur et chaleureux, à la fois tendre, pertinent et riche de détails.


La matière est à la fois brute et précise : on sent les doigts du modeleur, tout autant que l’instrument efficace qui dynamise la forme. C’est sans doute sa signature : un équilibre entre douceur et décision, entre discrétion et affirmation, entre mouvement et arrêt sur image.


La galerie20vosges qui le soutient, a très vite décidé une édition de bronzes . Patlac a déjà des collectionneurs à travers le monde et mérite d’être suivi de près.


Regard/ ...

Très peu terriens bien que façonnés en terre, les bureaucrates de Patlac ne sont pas pour autant de méchants kafkaïens endurcis. Même en bronze ils restent ce qu'ils sont. 

Bureaucrates fantasmés, ils sont affublés de cartable et de lunettes, de manteau long et de parapluie qui leur donne l'apparence d’anti-héros. En panoplie de légèreté, ces bureaucrates de comédie, fantaisistes et rêveurs nous racontent des histoires. Hors d'haleine ils courent après des bus imaginaires, immobiles ils attendent des amoureuses qui n’existent qu'en rêve; et comme elles n'arrivent pas, forcément, ils préfèrent dire qu'ils attendent la pluie... 

Bureaucrates, ils ne sont pour autant ni gris, ni austères, mais patinés de vert et de rouille, peut-être prompts à enlever une motarde à l'allure effrontée ou une fille en jeans qui n’a pas froid aux yeux : des audacieuses. Comme s'il fallait à ces bureaucrates quelques muses sexys et motorisées pour les autoriser à prendre, loin des horaires et des contraintes, le chemin des libertés et des échappées belles...

Dans l’attente, flânant sur des bancs publics, Ils cohabitent avec quelques notoriétés de l'histoire de l'art ; ici un Dali assis en toute majesté, là un Picasso en tenue Club Med, culte et iconique. Des samouraïs en hakama, à la cuirasse ciselée avec pertinence et précieux détails , prêts au combat, veillent en respectant cet imaginaire foisonnant de Patlac. 

Jacques Dor,2023